L’ordonnance du Professeur Quentin fut
radicale : Ttripotage de caillou corse sur
plusieurs longueurs, matin, midi et soir pendant 8 jours.
Voilà donc l'équipe ci-dessus
(de gauche à droite : Bertrand, Chris, Nicolas, et Nico) en "pinzutus" (touristes) grimpeurs.
Une sortie placée sous le signe de
l'ouverture et du social puisque les trois curistes de Brive
accueillaient un spécimen du Tulle Grimpe : Nicolas.
Au programme 2 étapes :
le rocher des Gozzi près d'Ajaccio et Bavella près de … ?
Près de Bavella !
Arrivée le samedi et découverte du
granit des Gozzi, de son adhérence et des tafonis.
Nico et Bertrand commettent un « péché
véniel » superbe et en ressortent ravis alors que Nicolas et moi nous engageons dans la voie des ramoneurs (la bien nommée) et... en
ressortons !
Nicolas, tout sourire et encore tout propre avant d'aller ramoner. |
Dimanche :
Bertrand (qui
pourtant voulaient revendre ses coinceurs il y a à peine quelques
mois suite à une aventure hasardeuse à Ordesa) et Nicolas
s'aventurent en terrain du même nom. Une ligne évidente, zigzaguant
entre dièdres, ranfougne, cactus, pente herbeuse, jardins et gros
arbres pour les relais. Vous l'avez sûrement deviné : ils sont
partis dans « la voie du CAF »
Il est probable que la presse locale
(si on l'avait aidée un petit peu) aurait titré : "Des BECistes
dans la voie du CAF". Elle aurait même sûrement précisé que la journée s'était
terminée par un « verre de l'amitié » pris « en
toute convivialité ».
Malheureusement personne ne l'a avertie.Tant pis pour la gloire locale !
Malheureusement personne ne l'a avertie.Tant pis pour la gloire locale !
Toujours est-il qu'ils en sont
ressortis contents et rassurés quant au fait de n'avoir pas vendu
lesdits coinceurs.
L'autre cordée reverra ses projets
initiaux par crainte de passer une journée sur la plancha corse et
ira couenner à proximité et surtout à l'ombre.
Transhumance Ajaccio -
Bavella. On finit la journée en faisant 2 équipes : une équipe
« bières-repos-ragots » et une équipe « canyon ».
Bertrand et moi sommes de la deuxième.
Nous descendons la Vacca. Sympatoche.
Mardi : Nous on « fait de
l'escalade, Pierre ! De l'escalade ! »
Présentons succinctement Bavella
(prononcez Bavelle) : Il y a fort à parier que même
l'observateur le plus distrait parviendrait à faire la différence
cette destination et une autre falaise emblématique pour nous autres
corréziens : Cornil.
La première différence marquante est
l'approche. Si les équipeurs corréziens se sont donnés un peu de
mal pour aménager et pour soigner l'accessibilité de leur site, il
n'en est pas de même pour ces branleurs de corses. Résultat :
des approches de sanglier avec (presque) autant de dénivelé que de
distance parking/voie, le tout dans un maquis pardonnant mal les
errances.
Soyons justes, les corses ont fait leur
possible pour guider les continentaux : Ils ont empilé des cailloux. Du
coup le corrèzien en vadrouille réinvestit ses compétences de
chasseur de champignons et se fait chasseur de cairns. Le premier
problème, comme dit le topo, « c'est qu'il y a cairn et cairn,
allant du gros amoncellement immanquable, au caillou unique posé en
évidence mais loin d'être évident.
Le second problème, c'est qu'il y a :
- Les cairnophobes qui n'en mettent jamais ou qui détruisent allègrement les existants en disant que puisque eux savent, les autres n'ont qu'à savoir... Et puis se perdre fait partie de l'aventure.
- Les cairnophiles qui construisent ce que les premiers ont détruit. (Ils comptent dans leurs rangs quelques bâtisseurs anonymes capables de chefs-d’œuvre).
- Et puis il y a les parasiteurs, souvent des gamins qui trouvent bien marrant de faire tenir des pierres en équilibre. Alors ils en font un, deux , trois...
- Enfin il y a les taquins qui bâtissent des cairns si beaux si attirants qu'on ne peut s'empêcher de les suivre... vers une fausse route. Car ils ont été mis à dessein.
Sans oublier tous les autres cairns,
utiles ou non. Ceux des sentiers de chasseurs , des postes à
sanglier, ceux qui indiquent une source... et tous ceux dont on ne
sait plus ce qu'ils indiquent. En fait , il y a toujours un cairn
quelque part, le tout c'est de trouver le bon ! »
Tout ça pour dire que la marche
d'approche de notre projet du mardi s'est « sensiblement »
allongée.
Le projet en question : Mimi : 8 longueurs -6C+ max - 6a+ oblig– terrain d'aventure partiel –
Traduction quentinienne : «
Non, mais le 6C sera pitonné. C'est TD ! pas ED ! »
Rassurés par son expérience et ses certitudes
infaillibles, nous y partons tous les 4. L'orientation sud-est nous
impose de ne pas partir trop tôt pour éviter de cuire toute la
journée.
Départ de la voiture vers 11h30 + 2h
d'approche (de sanglier) + près d'une heure d’errements dans le
maquis : nous entamons la voie facilement après 14h.
Jeu n°1: Trouver les coinceurs ! |
Question grimpette, rien à redire :
Voie superbe sur un caillou « tafonisant » à souhait. Ici encore, les comparaisons avec Cornil ne renseignent que très partiellement sur l'esthétique du caillou et de l'escalade corses.
safety first ! |
Au final, dans cette superbe voie en
terrain d'aventure partiel, on a vu 3 goujons... soit 2 relais. Pas de
quoi ébranler les certitudes "quentiniennes" mais suffisamment pour
renforcer ses préjugés sur le courage des travailleurs corses...
La dernière longueur de Mimi dans laquelle nous ne sommes pas allés. Ça avait l'air chouette. Comme le gars du topo me ressemble, on la passe l'air de rien sur le blog. |
On est malheureusement arrivés un peu tard au pré-sommet pour faire la dernière longueur et comme Pierre ne faisait pas parti de l'expédition, nous avons prudemment (mais à contre cœur) opté pour la redescente de jour.
La descente en rappel se fait dans une autre voie. Elle commence au mieux : 2 goujons inox, 2 plaquettes toujours en inox, mais seulement un écrou... (Bon, inox quand même)
La descente se passe à merveille :
- Première longueur : le rappel est splendide, l'ambiance fantastique... La corde se coinçouille dans les tafonis. Mais rien de bien méchant.
- Deuxième rappel : La corde est légèrement trop courte (2m) ce qui oblige à de savantes acrobaties pour rejoindre entiers le relais.
- Troisième rappel : On monte d'un cran. Croyant gagner en efficacité, j'installe rapidement la corde... Les 3 autres participeront patiemment au détricotage des nouilles qui suivra... Puis, je me lance à l'aplomb sans pouvoir voir l'extrémité de la corde. 40 m plus bas le constat s'impose : pas de relais et facilement 30 m avant d'arriver au sol... Et un naufragé ! Un !
Le vent et le relief aidant , la
communication visuelle et sonore est bien sûr impossible. Après cinq bonnes minutes à hurler sans se comprendre, Nico pose la deuxième corde... bien plus à gauche... dans la
vraie ligne de rappel et parvient enfin… à 4 m du sol. Grrrr.
Précision utile : La luminosité
avait déjà fortement baissée.
Bertrand suit Nico, s'arrête à mi
hauteur et assure la liaison entre le naufragé et Nicolas resté en haut. Une astucieuse
manip est tentée : Chris va se vacher sur un des 2 brins de son
rappel et Nicolas le moulinera. Question ambiance, on est toujours
dans le vent avec de moins en moins de lumière et surtout une
communication impossible entre les 2 sujets concernés. J'avoue avoir eu quelques sueurs froides en abandonnant mon sort (descente en fil d'araignée) à un secouriste qui pouvait
facilement m'assurer sur le mauvais brin.
Il restait toujours Bertrand à
mi-hauteur et Nicolas au relais. La nuit rendant la désescalade des
4 derniers mètres plus que risquée, on fractionne la dernière
longueur sur un point. Ultime manip hasardeuse qui permet à tout le
monde de se retrouver au pied de la voie dans des conditions
"choliniennes" : sains et saufs, mais à la nuit et à plus de 2h de maquis de la voiture.
Le hasard ayant placé par inadvertance
une frontale dans le sac de Nico, et la modernité un smartphone dans
les mains de Nicolas et un
appareil-photo-qui-fait-de-la-lumière-en-mode-vidéo dans celles de
Bertrand nous permettent d'entamer la « descente » de
retour dans des conditions presque optimales...
Passons sur les gorges sèches depuis 3h, les errements inévitables, la chasse aux cairns, les demis tours, les 3 rappels nocturnes dans la canole, les constats amusés de voir des frontales dans le maquis d'en face et on arrive à la voiture, puis au village de Zonza où, oh joie ! l'auberge du sanglier était encore ouverte. L'arrêt Pietra est décidé à l'unanimité :
Un « verre de l'amitié » pris « en toute convivialité » !
En fait non... On a presque rien dit... On pensait à Pierre ... Il était 23h25.
La suite du séjour est plus classique.
Malheureusement pour les anecdotes, il ne nous est pas arrivé
d'autres mésaventures aussi réjouissantes.
Mercredi
Canyon pour Nicolas et moi : la Purcacciara.
Un mix de 2 voies : U Haddad et Omerta pour
Nico et Bertand.
Un mix de 2 voies : U Haddad et Omerta pour
Nico et Bertand.
jeu n°3 : Que faire lorsqu'on a pris un but et que la 2ème cordée n'est pas prête d' arriver ? |
Chris dans Linéa d'ombra, pendant que Bertrand empilait des cailloux et que Nico triait son matos... |
De notre côté, la voie choisie : Linéa d'ombra était
enchanteresse.
Vendredi
Nico : « Bon Chris , tu vas
quand même faire une vraie voie cette semaine ! »
Nou partons donc dans Aqua in bocca
(eau dans la bouche : motus et bouche cousue, après Omerta ça
coulait de source ! )
Jeu n°4 Trouver les prises. |
Heureusement Sage-l'Ancien assume son rôle de chef et se charge de ses longueurs (de m...)
Jeu 4 bis : idem (pour ceux qui pensaient être trop loin pour les voir) |
Après réflexion (enfin après retour
au sol et visionnage des photos) ce n'étaient certainement pas des
longueurs de m... mais des longueurs très déstabilisantes et
demandant des équilibres et des adhérences... d'un autre temps. (Un
temps que les cadets de Sage-l'ancien ne peuvent pas connaître).
Sur la route du retour : De quoi donner des envies de baignade même au plus réticent. |
Pour finir, on a passé le samedi à
Bastia, à visiter la ville, très aimablement guidés par des copains de Bertrand.
Mais les meilleures choses ont une fin et il faut dire que malgré tous les charmes de l'ile de beauté, les corrèziens qui se respectent, supportent mal l'éloignement d'avec notre Bavella à nous : Cornil (Cornella en corse).
C'est donc enthousiastes et le cœur léger que nous avons repris le bateau avec en ligne de mire, devinez quoi...
Bastia, vue par Bertrand |
Retour aux sources |
C'est donc enthousiastes et le cœur léger que nous avons repris le bateau avec en ligne de mire, devinez quoi...
C'est vrai que les photos sont pas dégueu !! Elles excusent les commentaires malicieux... mais bon, Chris n'a pas la grosse tête, la preuve : son bandeau corse n'est pas serré.
RépondreSupprimertrès bon! Y'en a qui ont du temps...
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