mercredi 11 mai 2016

La face cachée du BEC


Vous avez signé au Brive Escalade Club. Vous voulez donc faire de l'escalade ! 
Sur résine, bien sûr. 
Sur caillou, éventuellement pour ceux qui sont restés à l'âge de Pierre.


Mais prenez garde!
Il rode dans ce club de sinistres individus aux idées... divergentes.



Vous les avez sûrement déjà croisés. Ils traînent leurs guêtres au pied du mur ou en falaise assez régulièrement. Pour préserver l'anonymat du principal accusé, nous appellerons le Grand Schtroumpf.

S'il vous aborde vous ne soupçonnerez pas ses masochistes projets : Il vous parlera de « rando ». 
La technique du « pied dans la porte ». 
Bon, la rando c'est pas exactement de l'escalade mais ça ressemble à la marche d'approche alors on accepte d'écouter :
« Ce week-end on va faire de la rando dans le Cantal.
_ Hum...
_C'est dans la vallée de Mandailles, un coin super !
_ … Ah …
_ En plus, il fait beau ce week-end. C'est en conditions. Ça devrait être bien. Ça te dit ?
_ Euh... ch'ai pas... Bon, j'ai rien de prévu, mais...
_ C'est cool ! Prends de quoi te couvrir. Le club te prêtera le matos. »

Et voilà comment vous risquez de tomber dedans vous aussi.

Précisons que, si pour l'individu en question, il s'agit de ski de rando, il n'en est pas de même pour le premier journaliste venu. Le journaliste ne parlera pas de « ski de rando » (le ski, c'est en station ! ) mais de ski hors piste.
La voilà la vérité : on vous invite à courir à votre perte, à déclencher des avalanches, à alerter les secours, à alimenter la rubrique faits divers du Massif Central.

L'autre grand promoteur du ski de rando : Sage l'Ancien descendant vers Emblaud




Pour comprendre les motivations des principaux promoteurs de cette activité intéressons-nous à son plus fervent adepte : le Grand Schtroumpf.

« Moi j'aime tout dans le ski de rando :
J'aime l'effort de la montée, le plaisir de choisir son itinéraire, faire de beaux virages à la descente. Même les moments où on crapahute dans les bois, je trouve ça sympa. »

A l'entendre le ski de rando c'est du concentré de plaisir.
Discours bien rodé de celui qui, à l'instar des recruteurs de l'armée en temps de guerre, à toujours besoin de "chaire à expéditions".

Analyse et commentaire de texte :

Le bonheur est dans : l'effort de la montée

Ski de rando : Avec un nom pareil , on peut se laisser tenter. Ça évoque la liberté, les grands espaces, c'est un appel à découvrir la montagne skis aux pieds...

Mais attention à vos habitudes ! Qui pense grands espaces, pense loin de la civilisation, de ses solutions technologiques et de son confort moderne. Autant dire que si vous cherchez la caisse des remontées mécaniques avec le grand schtroumpf va falloir vous armer de patience.

Témoignages de nouveaux venus découvrant les joies de « la rando »
« Putain, tu sais ce qui me fais chier ? C'est que je n'arrête pas de me dire que quand on aura passé les 4 jours du raid à monter, on va voir la voiture et on on aura rien descendu... »
Devinez qui à pris la photo ?

« En fait, ton ski de rando, on fait surtout que monter. Ça serait plus honnête de parler de  ski de montée ! »



Notre champion dans ce domaine , le grand schtroumpf, se fait un plaisir de passer devant.
À son rythme...
De faire la trace...
De distancier rapidement tout le monde...
 ... Tout ça pour le plaisir de faire la photo de la petite équipe qui le suit.
Au loin...
En contrebas...





Pour le trouver, c'est simple. C'est celui qui n'est jamais sur les photos de montée. Ou alors, seul et vu de dessous.

Cherchez le grand schtroumpf
Contre-plongée (forcément)

Toujours le même pris dans une tempête de ciel bleu
Le bonheur est dans : L'incertitude météo

Comme toute activité qui se respecte (c'est à dire sans toit, sans moteur, sans spectateur), la dépendance météo est certaine.
C'est vrai que les chochottes en tout genre font attention à la couleur du ciel, à la qualité de la neige présence de neige, à la force du vent...
Mais si vous avez de la chance, celui qui proposera la rando, l'aura planifiée plusieurs semaines à l'avance et, fidèle à l'adage : « Qui regarde trop la météo, passe sa journée au bistrot » assurera bon an, mal an, la sortie.
Mais, jouer les mauvaises langues n'est pas mon genre et j'avoue que ce ne sont pas forcément les plus belles sorties qui font les plus beaux souvenirs les plus drôles... pour les autres.

Comme cet article se veut d'une rare objectivité, voici quelques preuves par l'image.
Pensez à réserver votre place. Les candidats se bousculent pour de si belles ballades.
Un si beau point de vue, ça file la banane
On ne sait plus si ça monte ou si ça descend, mais ça fait envie.

Le meilleur moment c'est "l'enlevage" des peaux dans la tempête.



Le bonheur est dans : le plaisir de choisir son itinéraire (ou l'orientation avec un grand Schtroumpf)

Ça, c'est pour les grandes occasions. Une journée de ski pendant la grande quinzaine du blanc. Du blanc devant, du blanc dessus, du blanc derrière, du blanc de tous les côtés. Généralement dame nature étant généreuse, quand il y a du vent et de la neige en plus, elle vous en rajoute!!
Et là encore, c'est au grand schtroumpf que l'on se fie. Il sort son GPS vintage (carte, boussole, alti), ouvre le chemin et ramène ces ouailles au bercail.
(sens de l'orientation testé également de nuit avec succès... et soulagement immense de ces compagnons d'aventure)

Le bonheur est dans : Le Tree riding

Comme chez nous, ça se passe souvent dans le Cantal et que les dénivelés sont ce qu'ils sont, le randonneur moyen rentabilise ses efforts en prolongeant au max la descente.
À travers les premiers arbres... C'est super.
À travers la forêt... C'est plus technique mais toujours sympa.
À travers la forêt dense et les petits cours d'eau encaissés... C'est la merde !

Tree riding... à la montée
Tree riding... à la descente


Bon voilà une présentation claire, objective et impartiale de l'activité.
Pour étayer ces propos regardons ce qui s'est passé cet hiver.
...
Et Bien tout a foiré !

La météo nous a trahit.

Disons-le carrément les conditions étaient dantesques :
- neige fraîche,
- averses de beau temps,
- bourrasques de soleil
ont entrainé les redoutées "tempêtes de ciel bleu". 

Arrivée au puy Mary

Sage l'Ancien essayant de faire partir une avalanche sur un groupe de poursuivants






Des conditions qui se sont répétées et qui ont permis des sorties nombreuses et jusqu'à fin mars.

De mémoire de poisson rouge, on avait jamais vu ça !
Yann : la relève se prépare

Nico B en pleine démo
St Nectaire en personne s'est joint à nous lors du week-end au buron d'Eylac



Anne à quelques conversions de Chapeloune





Le « snow de rando »

Pour les masos qui seraient tentés, sachez qu'il y a pire que le ski de rando. Il y a le  « snow de rando ».


Admirez la légèreté du pas et l'allure conquérante
Pour faire simple y a tous les charmes/inconvénients (au choix du lecteur) du ski de rando mais en pire :
- La montée avec des raquettes classiques devient plus que pénible en traversée.
- Une fois monté, il faut porter les raquettes à la descente.
- Le Tree riding qui impose de nombreux déchaussages/rechaussages est une galère réservée aux plus motivés.


Et pourtant, il y en a qui le font. Chez nous, ils sont un. Le même qui écrit cet article. Et il est prêt à repartir dès que les conditions pourries évoquées juste avant se présentent. 




Tout ça pour quelques espaces de neige fraiche où les traces restent à faire





De deux choses l'une soit soit il est un peu maso, soit sa description pourtant claire, impartiale et objective  n'est pas si claire, impartiale et objective que cela.







Bref, il fait parti de ceux qui sont contents d'avoir goûter à la glisse sans carte bleue et qui sont ravis de constater que même l'hiver la montagne c'est plus grand qu'une station.


L'occasion de remercier ceux qui sont prêts à affronter sarcasmes et moqueries météorologiques et qui savent partager leurs connaissances, passions, plaisirs... plans galères.



Chris





Alors Bertrand, T'as trouvé ça comment "la rando" ?

Le Postscriptum poétique du Bertranus nostrus :



Rien à voir avec l'article, ce panneau trouvé tel quel à St Cirq Lapopie, mais comme il n'est pas impossible que Pierre se sente concerné par l'article et qu'il ait des remarques à formuler, je préfère prendre les devants.



Comme sur les photos il était peu en activité, j'avais oublié le principal fournisseur d'images. 
Du coup sa mère risquait d'être déçue de ne pas le voir. 
Voilà l'erreur est réparée.

Jason ou comment estimer l'altitude grâce à l'ouverture de la bouche

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