dimanche 10 juillet 2016

Des embruns, du gaz, et 2 coinceurs arrachés







Fin avril, une consciencieuse délégation du club est partie s'encanailler dans le sud-est.

Consciencieuse, car ce n'est pas vraiment que cela nous réjouissait, mais comme il faut bien alimenter le blog en photos fraîches régulièrement, 7 d'entre nous se sont dévoués pour la corvée.


Cap Canaille                                                                                      

On a fait des départs différés en fonction des dispos de chacun et ce sont Nico et Christophe (licencié du club mais que pour les vacances car il habite vers Lyon) qui ont ouvert le bal dans Juste une illusion, (7b+ max) 130m.




Le soir quand on les a rejoint, ils étaient très contents de leur journée, ce qui était plutôt de bon augure.

une voie, 3 roches


Le lendemain, Christophe nous conseille avec insistance d'aller dans « l'effet papillon ».
Nous, on avait choisi une autre super voie (enfin une super photo dans le topo). Mais à force d'arguments du style: « l'autre est trop courte », « celle-ci est fantastique », « je l'ai faite avec une colombienne », « le 7b+ passe sans problème en A0 » (en tirant au clou), et puis le temps de discuter on était déjà au pied dudit effet papillon. Ce dernier argument est imparable, on s'incline.


Bon, on est fiers et de mauvaise foi mais quand même pas au point de faire comme si on avait pas trouvé ça génial.


Le rocher malmené par l'érosion a des formes délirantes.

Ajoutez à cela caractère maritime du site et l'atmosphère nuageuse sur la fin de la voie ce jour là, et vous aurez une petite idée de l'ambiance.
























Bertrand nous a même gratifié d'un geste technique de haute volée : le changement de main sur dégaine

Il faut dire qu'il a été à bonne école : La JP school. Jean-Pierre n'était pas présent à ce voyage, mais il propose souvent aux débutants qui le souhaitent de les emmener en falaise. Bertrand en a été !

JP, c'est un mental à toute épreuve pour ce qui est de choisir la voie.
JP, c'est un mental à toute épreuve pour ce qui est de trouver la voie et d'y arriver.
JP, c'est un mental un peu éprouvé quand il faut commencer la voie.
JP, c'est un mental de moule cuite dès que la première difficulté s'est présentée...

Mais il a de la réserve. Enfin du bagage technique. Et il le met à disposition des élèves de la JP school. Le cursus est long car la formation est sérieuse.

Les premiers enseignements préparent à la survie en milieu hostile d'une longueur :
- Bien s'entourer : oubliez votre amour propre et laissez d'autres que vous poser la moulinette ou les dégaines.
- Bien s'équiper : vache, dégaine rigide, sangle pour faire une pédale, canne à pêche...
- Bien se placer : savoir poser les pieds sur les plaquettes, tirer au clou sans se blesser…

Une fois les fondamentaux maitrisés, on passe au niveau supérieur : La survie en milieu hostile de plusieurs longueurs.
- Les techniques de progression du second s'affinent. Avec la corde à double, se hisser en tirant sur un brin pendant que le 1er avale le mou sur l'autre brin.
- Assimiler branches, ficelous et dégaines à des prises naturelles donc légitimes.
- Renforcement psychologique : Apprendre à valoriser les bénéfices secondaires d'un échec : augmentation du temps passé au bar, augmentation du nombre de sujets de rigolade...

La JP school en 3 temps : Détermination  -  Remise en question  -  Optimisation du matériel

Bon, sinon pour ce qui est des photos, on a fait ce qu'on a pu. On sait, il manque la route et cette jolie banquette en béton comme au pied de cette falaise corrézienne que l'on trouve du côté de Tulle. On espère que vous ne nous en tiendrez pas rigueur trop longtemps.

Au menu :

Bienvenue chez Damoclès (6C max) 140m
Voie fantastique : des formations rocheuses incroyables, des couleurs exceptionnelles et des relais 3 étoiles à tous les étages. 





S'il fallait faire la fine bouche, on regretterait juste les longueurs un peu courtes (souvent 20m) mais c'était ça ou du tirage.

Les 2 photos ont été prises en même temps. La première par nous en sortie de voie ; mais c'était difficile à croire heureusement que Christophe n'était pas trop loin.


Pour choisir sa voie Nico a pris le topo, a lu dans un commentaire « Peut-être la plus belle ? » a vérifié que la cotation était... respectable, et a emmené Christophe dans :
Bleu comme la mer rouge (7a+ max) 160m

Une cordée dans 2 vauriens, 3 canailles
 Nico




















Le soir, ils n'avaient pas l'air jaloux de nos mines réjouies et de nos commentaires dithyrambiques. Le topo devait savoir de quoi il parlait...

On a eu une impression identique sur le caractère « marseillais » des cotations. Mais l'égo fait peu de cas de ce qui ne convient pas à l'éthique et à l'honnêteté sportive. On n'a pas proposé de décoter

Derniers arrivés, Nico et Fabienne sont partis dans Ouvreur de bouse (5c max) 90m. Voie apparemment mal nommée puisqu'ils l'ont trouvée très jolie.

Puis pour de basses considérations météorologiques, on a migré.

 

Le Verdon    

                                

 

Les considérations en question cherchaient du soleil et pas forcément des températures plus clémentes.

       Du soleil certes, mais aussi des bonnets et des doudounes...                              et le plus fragile s'est enrhumé.       


Rien de bien rigolo à raconter seulement quelques photos. Mais comme on y allait  par esprit de sacrifice « blogal » ça tombait bien.

La Dérobée (6a max) 180m
Nicolas et Bertrand.
Apparemment adaptée pour prendre confiance dans le Verdon. Le teint et la loquacité d'un des 2 membres de cette cordée, ayant remarquablement évolué entre le matin et le soir.


Et pour quelques gros lards de plus (6b+ max) 180m
Fabienne et Chris
Une classique... à juste titre

 Le toboggan de la mort (6c+ max) 240m
Christophe, Anne et Nico


Le nouvel accès à la voie. Un peu élitiste !
... mais avec une bonne démonstration, ça va mieux.
Le premier pas d'Anne. L'illusion est (presque) parfaite.

Accès aux installations sous la responsabilité des parents


En fait, il y avait un autre accès, par d’archaïques lignes de rappel.

Lorsque l'on descend au jardin des bananes qui mène au pied de la voie, les indications pour trouver le départ sont partielles. Sans doute pour donner un peu de piment.

    En lieu et place du nom complet, on ne peut lire que 2 mots : LA MORT (...suivis d'une flèche pour être bien sûr d'arriver à destination.)











 
Hellfest (7A+ max) 260m
Anne, Nico et Chris
C'est long, soutenu, fin et technique, puis à force de finesse et de technique, ça devient presque douloureux.
Bravo à Sage qui enchaîne la difficile dernière longueur en 7a+ et nous permet de sortir pas trop tard.

Ce qui ne sera pas le cas de Christophe et Bertrand partis dans...
Ula (6b max) 300m en terrain d'aventure
300m à protéger ça prend plus de temps et ça use un peu plus mentalement.
Départ du sentier Martel pour 8h et sortie sur le plateau 20h30. En calculant la vitesse de la cordée, je pense qu'on ne les prendra pas dans l'équipe de vitesse..


L'offre (6a) 220m
Fab dans une autre voie (plus présentable)
Nico et Fabienne

Pas toujours facile de prendre de chouettes photos dans une chouette grande voie.  Bon là ils ont poussé le bouchon un peu loin. Y avait tellement d'arbres quand ils ont sorti l'appareil qu'on les aurait cru dans un parcours aventure. Pour l'image de marque du club, elles ont été censurées.






Journée de repos sur le sentier Martel. Devinez qui c'était le guide.



Seul événement notable, Bertrand est parti finir son séjour avec Sage dans une petite voie (3 longueurs).

Le dièdre des rappels. (6b max) 100m en terrain d'aventure

Bertrand commence par le 5c. Nico fait la 2ème première longueur. Ça passe bien sauf peut-être un bombé à la fin de la longueur un peu chiant.
Lorsque Bertrand le rejoint :
" Bon, tu veux faire la dernière ?
_ Bof... Tu crois que ça va passer ?.... Ch'ai Pas... Bof bof.
_ Bon, ben envoie le matos alors, j'y vais.
Puis, oubliant tous les enseignements de la JP school, Bertrand se ressaisit et se dit que le 5c n'a pas posé de problème, que le 6b est passé et que quand même ce n'est pas un 6a qui va le tenir en respect.
_ Non, Nico, C'est 6a je vais quand même pas me dégonfler."


Il part, pose un bon coinceur, un autre, puis un friend correct, puis un petit cablé et arrive à un bombé un peu teigneux. Il se met en vrac, pose (ou d'après Nico « jette » un gros friend puis passe ce bombé en se disant que ce sera mieux au dessus. Il s'y aventure et constate (certainement avec amertume) qu'il s'est trompé, ne voit rien, prend peur et (re)prend conscience qu'une chute sur coinceur et une chute sur goujon n'offrent pas les mêmes garanties de sécurité.
Alors il choisit la prudence, désescalade et crie « prends moi » en se reposant sur son dernier friend.

Ensuite il paraît que c'est allé assez vite. Le friend mal posé s'est vengé de tant de négligence et s'est arraché, celui d'avant a eu la même idée.
POC POC
Bertrand très vif en cet instant chargé d'émotion se dit « Bon, le relais tiendra, lui !
Pendant ce temps il est passé au travers d'un arbuste, à sûrement roulé un peu, a vu passé Nico pour arriver un peu sous le relais... dans le bombé pénible du 6b !
Une fois les esprits retrouvés, on analyse qui s'est passé. C'est le "petit" friend qui a tenu le "gros" Bertrand.
Et sans que l'on puisse vraiment l'expliquer Bertrand qui était à l'aplomb de Nico lorsqu'il est tombé a réussit à ne pas choir sur son assureur. Ce qui convenait à l'un comme à l'autre. Il faut savoir repérer la chance quand elle est là.

Inutile de préciser lequel des deux a finalement fait la dernière longueur. Question satisfaction personnelle enfin, question émotion, y en a un qui avait son compte...
Et je ne vous parle pas de son fut


Ticket danger (6a+ max) 150m

Anne et Christophe avaient le sourire le soir...


Des trous de première classe  (6b max) 100m
Chris Nico Fabienne
Très chouette, même si un connard égoïste avait mis un trait de magnésie sur chaque prise des 3 dernières longueurs. (En fait, il en a oublié 2 seulement)

Superbe kairn avec sa remarquable pierre sobitale


Pour revenir au reportage photo, c'est bien dommage car d'autres belles photos étaient dans un appareil qui n'a fait que la moitié d'Hellfest…



C'est aussi un peu dommage de ne voir que les mêmes têtes.

Alors comme cette année, nous, on s'est coltiné le reportage au Cap Canaille et qu'il serait bien de rester dans la thématique "cap et méditerranée" ; Aller ! Pour l'année prochaine, il faut des volontaires pour le reportage au Cap d'Agde.




Chris

1 commentaire:

  1. Bon, moi je suis allé au barbecue de fin d'année de Tulle Grimpe à Cornil, mais j'ai pas pris de photos, désolé.
    Joël

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