Le week-end du 28 et 29 janvier fut l’occasion de notre pèlerinage annuel au buron d’Eylac, dans le Cantal. Et cette année la présence de Romain et de Raoul faisait baisser un peu la moyenne d’âge.
Le samedi, il ne faisait pas très beau, d’accord (les mauvaises langues diront « Comme d’hab. »), mais bon, la météo avait prédit une amélioration pour le dimanche. L’arrivée au col de Serre fut surtout l’occasion de vérifier les manip : mise en place des peaux de phoque, bricolage pour réparer les couteaux cassés, réglage des crampons, check avec les DVA…
Là, on voit tout de suite que Fred reprend les bonnes habitudes pour mettre ses peaux.
Une fois la petite troupe prête, en avant direction le buron ! Peu de montée, mais des sacs énormes. Il faut dire qu’au départ on misait sur des conditions acceptables pour les cascades de glace de la face nord… ce qui n’était pas le cas (donc on a monté le matos pour rien).
Pas grave donc, ça fait porter. On a pris du vent dans la tronche une bonne partie de l’après-midi, au fours de Peyre-Arse, mais c’était pour la bonne cause : se retrouver le soir au coin du feu entre potes, pour les adultes ! Et faire un igloo pour les ados…
Le buron… La chaleur n’est plus très loin !
Le lendemain, après une bonne nuit mais toujours la même couverture nuageuse, le ciel s’est déchiré brièvement. Juste le temps d’apercevoir les bâtiments du pas de Peyrol tout couverts de givre, comme taillés dans la glace ! On est parti pour le sommet du Puy Mary avec la purée de pois qui était revenue.
L’igloo des enfants
Les visages se sont davantage ouverts lorsque chacun a pu observer que les prévisions météo ne s’étaient pas trompées : il ferait beau finalement !
En effet, c’est un peu avant d’arriver aux rochers que nous sommes sortis de la nappe de brouillard pour profiter pleinement d’une mer de nuage incroyable. Et oui, même si on connaît bien le coin, rarement on avait observé en direct la masse de nuages se déplacer vers la vallée de Mandailles et s’évaporer sous le rayonnement du versant sud. C’était magnifique !
La montée au-dessus du col
Les rochers
Peu après, en montant sur la petite arête terminale, c’est le spectre de brocken qui a fait son apparition, lorsqu’on regardait vers le nord (en fait, pas de vrai monstre, yéti ou autre, c’est juste le fait, avec ce style de météo, de voir son ombre auréolée d’un petit arc en ciel tout autour).
Du sommet, véritable proue de navire sur un océan cotonneux, nous sommes descendus divisés en deux groupes, certains par la voie normale, d’autres par la face sud, qu’on n’avait pas skié depuis longtemps. On est ensuite remonté un peu au-dessus des rochers pour redescendre et profiter de la neige, ainsi que le veut ce jeu du ski « de montée »…
Le sommet du puy Mary, tel un « islandis »
La remontée côté Mandailles, avec le Chavaroche en arrière plan
Les fours de Peyre Arse sous le soleil (le Peyre Arse est au fond à gauche)
Après la dernière descente, il ne nous restait plus qu’à récupérer nos affaires laissées au buron avant de prendre la route… Mais nous dûmes batailler encore un bon moment devant la porte du dortoir, car impossible de l’ouvrir (et ça ne venait pas de la serrure, pour une fois) : la chaise placée derrière avait basculé, après le passage de la dernière personne, entre la marche à l’intérieur du dortoir et la porte en bois ! Il a fallu qu’on s’y mette à trois pour développer une ingéniosité digne de Mc Gyver et fabriquer une sorte de canne à pêche qui puisse nous permettre d’ouvrir la porte et de reprendre sacs et matos !
Bref, un super week-end, une vue irréelle, des souvenirs plein la tête. Bref, de quoi reprendre le boulot le lundi avec force et courage !
Pierre Cholin
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